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Photos et texte de l’article : ApollineOn ne pense pas forcément aux jeux pour sociabiliser ou faire des rencontres sympas. Et pourtant, dans ces endroits, on a juste à prendre un jeu, s’installer à une table, dire « hello », et c’est parti ! On rencontre des gens de tous les âges et de tous les pays, et aussi des créateurs qui testent leur jeu. J’ai eu envie d’écrire cet article car ces soirées ont représenté beaucoup pour moi à la fois sur le plan relationnel, culturel, mais aussi créatif. Je décris ici deux lieux où l’on peut jouer et je vais aussi un peu raconter mon expérience de création de jeu.« Thursday game night » au centre culturel de quartier RuDiTous les jeudis soir, entre 19h et 1h du matin, ce centre social propose une soirée jeux de société, accessible à tous, gratuitement. A l’entrée, on voit le panneau « Thursday game night ! », puis on franchit deux portes et on découvre plusieurs pièces pour jouer, ainsi qu’une cuisine. On choisit les jeux dans la plus grande salle : un large panel permet de satisfaire tous les goûts (stratégie, jeux de rôle, psychologie, adresse, bluff, mémoire, etc). Puis on s’installe dans l’une des pièces avec des amis ou des inconnus, et si on veut, on accompagne la partie de bières, limonades, pizzas ou gâteaux. Chaque conso pour 1,50€. Il n’y a pas de caisse : on met nos pièces ou billets dans une corbeille qui se trouve sur le buffet.L’originalité de cette « Game-night » est qu’elle propose tous les jeux en anglais. Ainsi, les expatriés qui vivent à Berlin peuvent tous se retrouver pour jouer sans affronter l’obstacle de la langue allemande. Beaucoup de joueurs sont des « habitués » : ils viennent presque chaque jeudi. C’est donc un bon endroit pour rencontrer des gens et être presque sûr de les revoir ensuite, même sans avoir pris le numéro ou le nom Facebook 😉 A savoir aussi : une vente de jeux de société est proposée à l’entrée et le centre RuDi accueille une exposition de tableaux/photos qui varie toutes les deux semaines.Adresse : Modersohnstraße 55 (U ou S-Bahn Warshauer Strasse, ou S-Bahn Ostkreuz)Ludothèque et café-bar « Spielwiese »Ce café est situé au plein cœur de Friedrischshain. C’est un espace assez petit, mais convivial, et surtout, il y a le choix pour les jeux car il y en a plus de mille sur les hautes étagères. Chaque jeu a une règle en allemand et en anglais. Le directeur est même prêt à imprimer les règles en français pour ceux qui le demandent. La moitié des gens qui fréquentent le café ne sont pas allemands. Ils viennent en famille, en amis, ou seuls. On peut venir au Spielwiese le lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Les horaires varient : de 17h à minuit le lundi et vendredi, de 19h à minuit le jeudi, de 15h à minuit le samedi et de 15h à 20 le dimanche (toutes ces infos sont sur le site).Tous les lundis, des créateurs, développeurs et éditeurs de jeux se retrouvent au Spielwiese. Il est ainsi possible pour des joueurs ordinaires de tester de nouveaux prototypes. Spielwiese est d’ailleurs aussi le nom d’une maison d’édition de jeux, créée et gérée par le fondateur du café lui-même, Michael Schmitt. Julian Steindorfer, développeur, fait aussi partie de la maison d’édition. Toujours présent au café le lundi, il peut donner des conseils aux créateurs de jeux.Adresse : Kopernikusstraße 24 (S-U-Bahn Warschauer Strasse ou U-Bahn Frankfurter Tor)Créer son jeu, c’est possible !Un jour, j’ai eu l’idée d’un jeu de société. J’ai créé mes cartes à l’aide de papiers et stylos, j’ai pris mon jeu avec moi à RuDi et j’ai proposé aux joueurs de tester. Rapidement, un développeur s’est intéressé à mon idée. L’aventure a alors commencé pour moi, et je voudrais montrer que c’est possible pour tout le monde. Si vous avez une idée, n’hésitez pas à vous lancer et faire tester votre jeu ! Comment se passe la création d’un jeu ? D’abord, il faut être sûr que le jeu fonctionne. Le tester avec des joueurs, voir si les règles ne présentent pas des failles auxquelles on n’avait pas pensé. Le but est que le jeu puisse se finir, qu’il ne soit pas trop long, et que les joueurs s’amusent. Une fois que le jeu est retravaillé, qu’il marche, on peut le présenter à un développeur (en allant, par exemple, le lundi soir à Spielwiese). Celui-ci va aider à peaufiner les règles, à savoir s’il serait envisageable de le commercialiser, et notamment, s’il n’existe pas déjà. En même temps, il faut continuer à tester le jeu de son côté, observer la réaction des joueurs, noter les critiques, essayer des variantes, etc. Au bout d’un moment, on va atteindre un stade pour le jeu est plutôt pas mal, avec une règle fixe. Si le développeur est toujours intéressé, il propose alors de signer un contrat avec sa maison d’édition. Dans ce contrat, il achète l’idée. Ça ne veut pas dire que le jeu ressemblera vraiment à celui qu’on a là, et qu’il sera directement en vente. Dans mon cas, j’ai signé le contrat en septembre dernier, et le jeu sera mis en vente un an plus tard. Après la signature, on n’est plus seul : on fournit un prototype au développeur, qui teste le jeu par lui-même, le présente dans des salons, contacte ses partenaires, et cherche un designer. Les contraintes de coût de production sont au cœur de ce processus : nombre de cartes, taille du plateau, couleurs, etc. Les règles vont peut-être être encore modifiées. Il faut aussi penser au public du jeu, et à des versions traduites ou bilingues si le jeu est vendu à l’étranger. Enfin vient la phase où le jeu acquière sa version finale, et il va être alors designé, imprimé en un nombre restreint d’exemplaires, et distribué aux partenaires étrangers. Ceux-ci vont faire leurs propres tests, leur propre traduction, et si tout fonctionne, le jeu est ensuite commercialisé à la date prévue dans le contrat, et on touche un petit pourcentage sur chaque jeu vendu !

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